Le Dit des rues de Paris
Le Dit des rues de Paris est un poème écrit par Guillot de Paris entre 1300 et 1310.
Sommaire
Le Dit des rues de Paris
Guillot de Paris ca 1280-1300
Ci commence le Dit des rues de Paris
Maint dit a fait de Roys, de conte
Guillot de Paris en son conte.
Les rues de Paris briement[1]
A mis en rime. Oiez comment[2].
Quartier d'Outre le Petit pont ou de l'Université
La rue de la Huchete à Paris
Premiere, dont pas n'a mespris[3].
Asés tost trouva Sacalie,
Et la petite Bouclerie,
Et la grant Bouclerie aprés,
Et Herondale tout enprés.
En la rue Pavee alé,
Où a maint visage halé[4].
La rue a l'Abé Saint-Denis
Siet[5] asés près de Saint-Denis[6].
De la Grant rue Saint-Germain
Des Prez, si fait rue Cauvain,
Et puis la rue Saint-Andri.
Dehors mon chemin s'estendi
Jusques en la rue Poupee.
Adonc ai ma voie adrecee,
En la rue de la Barre vins,
Et en la rue à Poitevins,
En la rue de la Serpent.
De ce de riens ne me repent[7].
En la rue de la Platriere,
La maint[8] une Dame loudiere[9]
Qui maint chapel a fait de fueille[10].
Par la rue de Haute Feulle,
Ving en la rue de Champ-petit.
Et au desus est un petit[11]
La rue du Puon vraiement.
Je descendi tout belement[12]
Droit à la rue des Cordeles :
Dames i a[13], le descort[14] d'elles
Ne voudroie avoir nullement.
Je m'en alai tout simplement
Diluecques[15] au Palais de Termes[16]
Où il a celiers et citernes :
En cette rue a mainte court[17],
La rue aus Hoirs de Harecourt.
La rue Pierre Sarrazin
Où l'en essaie maint roncin[18]
Chascun an, comment c'on[19] le hape[20].
Contreval[21] rue de le Harpe
Ving en la rue Saint-Sevring,
Et tant fis c'au carrefour ving.
La Grant-Rue[22] trouvai briement.
De la entrai, premierement
Trouvai la rue As Escrivains[23].
De cheminer ne fu pas vains[24] :
En la petite ruelete
Saint-Sevrin, mainte meschinnete[25]
S'i louent souvent et menu[26]
Et font batre[27] le trou velu
Des fesseriaus[28], que que nus die[29].[30][31]
En la rue Erembourc de Brie
Alai, et en la rue o Fain[32].
De cheminer ne fu pas vain[24]:
Une femme vi batre lin[33].
Par la rue Saint-Mathelin,
En l'encloistre m'en retourné
Saint-Beneoit le bestourné.
En la rue as Hoirs de Sabonnes[23],
A deux portes belles et bonnes[34].
La rue a l'Abbé de Cligny
Et la rue au Seigneur d'Igny
Sont prés de la rue o Corbel[32].
Desus siet[5] la rue o Ponel[32]
E la rue a Cordiers aprez,
Qui des Jacopins siet[5] bien prez.
Encontre[35] est rue Saint-Estienne :
Que Diex[36] en sa grâce nous tiengne
Que de s'amour aions mantel[37].
Lors descendi en Fresmantel.
En la rue de l'Oseroie,
Ne sai comment je desvouroie[38]
Ce c'onques[39] nul jour ne voué
Ne à Pasques[40], ne a Noué[41][42].
En la rue de l'Ospital
Ving : une femme i despital[43]
Une autre femme folement
De sa parole moult vilment[44].
La rue de la Chaueterie
Trouvai, n'alai pas chiés Marie[45][46]
En rue Saint-Syphorien,
Où maingnent[8] li logipcien[47].
En prés est la rue du Moine
Et la rue au Duc de Bourgoingne.
Et la rue des Amandiers prez
Siet[5], en une autre rue enprez
Qui a non rue de Savoie.
Guillot de Paris tint sa voie
Droit en la rue Saint-Ylaire,
Où une Dame debonnaire
Maint[8], c'on[19] apele Giete Das[46].
En contre est la rue Judas,
Puis la rue du Petit-Four,
C'on[19] apelle le Petit-Four
Saint-Ylaire et puis Clos-Burniau,
Ou l'en a rosti maint bruliau[48],
Et puis la rue du Noier,
Ou pluseurs Dames por louier[49]
Font souvent batre leur cartiers[50].[31]
En prez est la rue a Plastriers.
Et parmi[51] la rue as Englais[23]
Ving a grant feste et a grant glais[52][53].
La rue a Lavendières tost
Trouvai. Prez d'iluec[15] assez tost
La rue qui est belle et grant
Sainte-Genevieve la grant,
Et la petite ruelete
De quoi l'un des bous chiet[54] sus l'etre,
Et l'autre bout si se raporte
Droit a la rue de la Porte
De Saint-Marcel. Par Saint Copin[55],
En contre est la rue Clopin,
Et puis la rue Traversainne
Qui siet[5] en haut bien loins[56] de Sainne.
En prèz est la rue des Murs :
De cheminer ne fut pas mus[57].
Jusqu'à la rue Saint-Vitor,
Ne trouvai ne porc ne butor[58],
Mes femme qui autre conseille[59].
Puis truis[60] la rue de Verseille
Et puis la rue du Bon-Puis :
La maint[8] la femme a i[61] chapuis[62]
Qui de maint ho[63] a fait ses glais[52][64].
La rue Alexandre Lenglais
Et la Pavee-Goire[65],
La bui ge[66] de bon vin de beire[67].[65]
Et la rue Saint-Nicolas
Du Chardonnai ne fu pas las.
En la rue de Bièvre vins :
Ilueques i petit[68] m'assis.
D'iluec[15] en la rue Perdue,
Ma voïe ne fu pas perdue.
Je m'en reving droit en la place
Maubert, et bien trouvai la trace
D'iluec[15] en la rue a Trois-Porte
Dont l'une le chemin raporte
Droit a la rue de Gallande,
Ou il n'a ne forest[69] ne lande[70],
Et l'autre en la rue d'Aras,
Ou se nourrissent maint grant ras.
En prés est rue de l'Escole :
La demeure Dame Nicole[46].
En celle rue, ce me samble
Vent on et fain[71] et fuerre[72] ensamble.
Puis la rue Saint-Julïen
Qui nous gart[73] de mauvais lïen[74].
M'en reving en la Bucherie
Et puis en la Poissonnerie.
C'est verité que vous despont[75],
Les rues d'outre-Petit-Pont
Avons nommées toutes par non
Guillot qui de Paris ot nom :
Quatre-vingt par conte en y a,
Certes plus ne mains n'en y a.
En la Cité isnelement[76]
M'en ving aprés privéement.
Les rues de la Cité
La rue du Sablon par m'ame[77],
Puis rue Neuve Nostre Dame.
En près est la rue a Coulons.
D'iluec[15] ne fu pas mon Cuer[78] lons :
La ruele trouvai briement[1]
De Saint-Christofle, et ensement[79]
La rue du Parvis bien prés,
Et la rue du Cloistre aprés,
Et la Grant-rue Saint-Christofle.
Je vi, par le trelis[80] d'un cofre,
En la rue Saint-Père a Beus,
Oisïaus qui avoient piez beus[81],
Qui furent pris sus la marinne[82].
De la rue Sainte-Marine
En la rue Cocatris vins,
Ou l'en boit souvent de bons vins,
Dont maint homs[83] souvent se varie[84].
La rue de la Confrarie
Nostre-Dame, et en Charoui
Bonne taverne achiez ovri[85].
La rue de la Pomme assez tost
Trouvai, et puis aprèz tantost
Ce fu la rue as Oubloiers[23][86].
La maint[8] Guillebert a braiés[46][87][88].
Marcé Palu, la Juerie,
Et puis la petite Orberie,
Qui en la Juerie siet[5],
Et me samble que l'autre chief
Descent droit en la rue a Feves
Par deça la maison o[32] Fevre[89],
La Kalendre et la Ganterie
Trouvai, et la grant Orberie,
Aprez, la Grant Bariszerie,
Et puis aprés, la Draperie
Trouvai et la Chaveterie.
Et la ruele Sainte-Crois,
Ou l'en chengle[90] souvent des cois[91],[92][93],
La rue Gervese Lorens,
Ou maintes Dames ygnorens
Y maingnent qui de leur quiterne[94].
Enprés rue de la Lanterne,
En la rue du Marmouset,
Trouvai i[61] homme qui mufet[95]
Une muse corne bellourde[96].
Par la rue de la Coulombe,
Alai droit o[32] port Saint-Landri[97] :
La demeure Guiart Andri[46].
Femmes qui vont tout le chevés[98]
Maingnent en rue du Chevés.
Saint-Landri est de l'autre part,
La rue de l'Ymage départ[99].
La ruele, par saint Vincent[100],
En bout de la rue descent
De Glateingni, ou bonne gent
Maingnent et dames o[32] cors gent[101],
Qui aus hommes, si com moi semblent,
Volentiers charnelment[102] assamblent[103].[31].
La rue Saint-Denis de la Chartre,
Ou pluseurs Dames en grant chartre[104][105]
Ont maint vis[106] en leur con[107] tenu[108],
Comment qu'ils soient contenu[109].[31]
En ving en la Peleterie :
Mainte penne[110] i vi esterie[111].
En la faute du pont m'asis.
Certes il n'a que trente-sis
Rues contables en Cité,
Foi que doi benedicité.
Quartier d'Outre le Grand pont ou de la Ville
Par deça Grant-Pont erraument[112]
M'en ving, sachiez bien vraiement,
N'avoie alenas[113] ne poinson[114][115].
Premiere, la rue o Poisson[32],
La rue de la Saunerie
Trouvai, et la Mesgneiscerie,
L'Escole et rue Saint-Germain
A Couroiers. Bien vint a main
Tantost la rue a Lavendières,
Ou il a maintes lavendières[116],
La rue a Moignes de Jenvau,
Porte a a mont[117] et porte a vau[118][119],
En prèz rue Jehan Lointier.
Là ne fu je pas trop lointier[120]
De la rue Bertin Porée.
Sanz faire nule eschaufourrée[121],
Ving en la rue Jehan l'Éveillier :
La demeure Perriaus Goullier[46].
La rue Guillaume Porée prés
Siet[5], et Maleparole emprés,
Ou demeure Jehan Asselin[46].
Parmi[51] le Perrin Gasselin
Et parmi[51] la Herengerie,
M'en ving en la Tableterie.
En la rue à Petis Soulers
De basenne, tout fu souilliés[122]
D'esrer[123] ce ne[124] mie fortune.
Par la rue Sainte-Aportune,
Alai en la Charonnerie
Et puis en la Feronnerie.
Tantost trouvai la Mancherie
Et puis rue de la Cordoüanerie.
Prez demeure Henri Bourgaie
La rue Baudouin Prengaie
Qui de boire n'et pas lanier[125].
Par la rue Raoul l'Avenier
Alai o[32] siège à Descarcheeurs.
D'iluec[15] m'en alai tantost ciex[126]
Un tavernier en la viez place
A Pourciaus. Bien trouvai ma trace,
Guillot qui point d'eur bon n'as[127].
Parmi[51] la rue à Bourdonnas,
Ving en la rue Thibaut a Dez.
Un hons[83] trouvai en ribaudez[128].
En la rue de Béthisi
Entré, ne fu pas éthisi[129].
Assez tost trouvai Tirechape.
N'ai garde que rue m'eschape,
Que je ne sache bien nommer
Par non, sanz nule mesnommer[130].
Sanz passer guichet ne postis[131],
En la rue o Quains de Pontis[32],
Fis un chapia[132] de violete.
La rue o Serf[32] et Gloriete
Et la rue de l'Arbre Sel,
Qui descent sus un biau[133] ruissel[134],
Trouvai, et puis Col de Bacon,
Ou l'en a trafarcié[135] maint con[136].[31]
Et puis le Fossé Saint-Germain,
Trou Bernart trouvai main à main[137].
Part ne compaigne[138] n'atendi,
Mon chemin a val s'estendi
Par le Saint-Esperit[139], de rue
Sus la rivière en la Grant Rue,
Seigneur, de la porte du Louvre.
Dames y a gentes[101] et bonnes,
De leur denrées trop sont riche[140].
Droitement parmi[51] Osteriche,
Ving en la rue Saint-Honouré.
La trouvai ge mestre Huré[46],
Lés lui seant dames polies[141].
Parmi[51] la rue des poulies,
Ving en la rue Daveron :
Il y demeure un gentis hon[83][142].
Par la rue Jehan Tison
N'avoie talent de proier[143],
Mes, par la Crois de Tiroüer[144],
Ving en la rue de Neele,
N'avoie tabour ne vïele[145].
En la rue Raoul Menuicet,
Trouvai un homme qui mucet[146]
Une femme en terre[147] et en siet[148].
La rue des Estuves enprés siet[5].
Enprés est la rue du Four.
Lors entrai en un carefour,
Trouvai la rue des Escus.
Un homs[83] a granz ongles locus[149]
Demanda : « Guillot, que fés tu ? »
Droitement de Chastiau Festu
M'en ving à la rue a Prouvoires,
Ou il a maintes pennes vaires[150].
Mon cuer[78] si a bien ferme veue.
Par la rue de la Croiz Neuve
Ving en la rue Raoul Roissole,
N'avoie ne plais[151] ne sole[151].
La rue de Monmatre trouvé,
Il est bien seu et prové.
Ma voie fut délivre[152] et preste[153] :
Tout droit par la ruelle e Prestre[154],
Ving à la pointe Saint-Huitasse.
Droit et avant sui[155] ma trace
Jusques en la Tonnelerie.
Ne sui pas cil[156] qui trueve[157] lie[158],
Mais par devant la Halle au blé,
Ou l'en a mainte foiz lobé[159],
M'en ving en la Poisonnerie
Des Halles, et en la Formagerie.
Tantost trouvai la Ganterie,
A l'encontre[35] est la Lingerie.
La rue o Fevre[32] siet[5] bien prés,
Et la Cossonnerie aprés.
Et por moi miex garder des halles[160],
Par desouz les avans des halles,
Ving en la rue à Prescheeurs.
La bui[161] avec frères meneurs[162],
Dont je n'ai pas chiere marie[163].
Puis alai en la Chauverie,
Asez prés trouvai Maudestour
Et le carrefour de la Tour,
Où l'en giete mainte sentence[164]
En la maison Adan Sequence[165].
Le puis[166] le carrefour depart[99],
Jehan Pinche Clou[46] d'autre part
Demoura tout droit a l'encontre[35].
Or dirai sanz faire lonc conte[167].
La Petite Truanderie
Es rues des Halles s'alie.
La rue au Cingne, ce me samble,
Encontre Maudestour assamble
Droit à la Grant Truanderie.
Et Merderiau n'obli je mie,
Ne la petite ruelete
Jehan Bingne, par saint Cler[168], surete[169].
Mon chemin ne fu pas trop rogue[170] :
En la rue Nicolas Arode
Alai, et puis en Mauconseil.
Une Dame vi sus un seil[171],
Qui moult se portoit noblement.
Je la saluai simplement,
Et elle moi, par saint Loÿs[172].
Par la rue Saint-Denis,
Ving en la rue As Ouës[23] droit.
Pris mon chemin et mon adroit
Droit en la rue Saint-Martin,
Où j'oï chanter en latin
De Nostre Dame[173] un si dous chans.
Par la rue des Petis Chans,
Alai droitement en Biaubourc,
Ne chassoie chievre ne bouc[174][175].
Puis truis[60] la rue a Jougleeurs :
C'on[19] ne me tiengne à jengleeurs[176].
De la rue Gieffroi l'Angevin
En la rue des Estuves vin,
Et en la rue Lingarière,
Là où l'en a mainte plastriere
D'archal mise en œuvre pour voir
Pluseurs gens pour leur vie avoir.
Et puis la rue Sendebours
La Trefilliére a l'un des bous,
Et Quiquenpoit que j'ai moult chier[177],
La rue Auberi le Bouchier
Et puis la Conreerie aussi.
La rue Amauri de Roussi
Encontre Trousse-Vache chiet.
Que Diex[36] gart[73] qu'il ne nous meschiet[178].
Et la rue du Vin-le-Roy,
Dieu grâce ou n'a point de desroy[179].
En la Viez-Monnoie par sens
M'en ving aussi con par à sens[180],
Au desus d'iluec[15] un petit,
Trouvai le Grant et le Petit
Marivaux. Si comme il me samble,
Li uns a l'autre bien s'asamble.
Au desous siet[5] la Hiaumerie,
Et asés près la Lormerie,
Et parmi[51] la Basennerie.
Ving en la rue Jehan le Conte
La Savonnerie en mon conte
Ai mise. Par la Pierre o Let[32]
Ving en la rue Jehan Pain Molet,
Puis truis[60] la rue des Arsis :
Sus un siege un petit m'assis
Pour ce que le repos fu bon.
Puis truis[60] les deux rues Saint Bon.
Lors ving en la Buffeterie :
Tantost trouvai la Lamperie
Et puis la rue de la Porte
Saint-Mesri. Mon chemin s'aporte
Droit en la rue a Bouvetins.
Par la rue a Chavetiers tins
Ma voie en rue de l'Estable
Du Cloistre, qui est honestable[181],
De saint Mesri, en Baillehoe,
Ou je trouvai plenté[182] de boé[183]
Et une rue de renon,
Rue neuve Saint-Mesri a non.
Tantost trouvai la Court Robert
De Paris. Mes, par saint Lambert[184],
Rue Pierre o Lart[32] siet[5] prés,
Et puis la Bouclerie aprés.
Ne la rue n'oubli ge pas
Symon le Franc. Mon petit pas
Alai vers la Porte du Temple[185],
Pensis, ma main delez ma temple[186].
En la rue des Blans Mantiaus
Entrai, où je vis mainte piaus[187]
Metre en conroi[188], et blanche et noire.
Puis truis[60] la rue Perrenele
De Saint-Pol, la rue du Plastre,
Ou maintes Dames leur emplastre[189]
A maint compaignon ont fait batre[27],
Ce me samble, pour eulz esbatre[190].[31]
En près est la rue du Puis.
La rue à Singes aprés pris,
Contreval[21] la Bretonnerie
M'en ving plain de mirencolie[191],
Trouvai la rue des Jardins,
Où les Juÿs maintrent[8] jadis.
O[32] carrefour du Temple vins,
Où je bui plain henap[192] de vin,
Pour ce que moult grant soif avoie[193].
Adonc me remis à la voie :
La rue de l'Abbeie du Bec
Helouin trouvai par abec[194].
M'en alai en la Verrerie,
Tout contre val[21] la Poterie.
Ving o[32] carefour Guillori :
Li un dit ho[195], l'autre hari[196],
Ne perdi pas mon essïen[197].
La ruelete Gencïen
Alai, ou maint[8] un biau[133] varlet[198],
Et puis la rue Andri Mallet.
Trouvai la rue du Martrai,
En une ruele tournai,
Qui de Saint-Jehan voie a porte[199]
En contre la rue à Deux Portes.
De la Viez Tiesseranderie,
Alai droit en l'Esculerie
Et en la rue de Chartron,
Où mainte dame en chartre[104] ont
Tenu maint vit, par saint Norier[200][201].[31]
En la rue du Franc-Monrier
Alai et Vuiez Cimetiere
Saint-Jehan meisme en ce tiere.
Trouvai tost la rue du Bours
Tibout, et droit a l'un des bous,
La rue Anquetil-le-Faucheur :
La maint[8] un compains tenchëeur[202].
En la rue du Temple alai,
Isnelement[76] sanz nul delai.
En la rue au Roy-de-Sezille
Entrai, tantost trouvai Sedile[46] :
En la rue Renaut-le-Fevre
Maint[8] ou el vent et pois et feves[203].
En la rue de Pute-y-Muce,
M'en entrai en la maison Luce[46][204],
Qui maint[8] en rue de tyron,
Des Dames ymés[205] vous diron[206].
La rue de l'Escouffle est prés,
Et la rue des Rosiers prés,
Et la grant rue de la Porte
Baudeer, si con[19] se comporte
M'en alai en rue Percié.
Une femme vi destrecie[207]
Pour soi pignier[208] qui me donna
De bon vin. Ma voie adonna
En la rue des Poulies-Saint-Pou,
Et au-desus d'iluec[15] un pou[209][210],
Trouvai la rue à Fauconniers,
Ou l'en trueve[157] bien por deniers[211],
Femmes por son cors[212] soulacier[213][214].[31]
Parmi[51] la rue du figuier,
Et parmi[51] la rue à Nonnains
D'Iere, vi chevaucher deux nains
Qui moult estaient esjoï[215].
Puis truis[60] la rue de Joÿ
Et la rue Forgier l'Anier.[216]
Je ving en la Mortelerie,
Où a mainte tainturerie.
La rue Ermeline-Boiliaue,
La rue Garnier desus l'Yaue
Trouvai, a ce mon cuer[78] s'atyre,
Puis la rue du Cimetire
Saint-Gervais, et puis l'Ourmeciau.
Sanz passer fosse ne ruissiau[217],
Ne sanz passer planche ne pont[218],
La rue a Moines-de-Lonc-Pont
Trouvai, et rue Saint-Jehan
De Grève, ou demeure Jouan[46],
Un homs[83] qui n'a pas veue saine.
Prés de la ruele de Saine,
En la rue Sus la Rivière,
Trouvai une fausse estrivière[219].
Si m'en reving tout droit en Greve,
Le chemin de riens ne me greve[220].
Tantost trouvai la Tanerie,
Et puis après la Vanerie,
La rue de la Coifferie,
Et puis aprés la Tacherie,
Et la rue aus Commanderesses,
Ou il a maintes tencheresses[221],
Qui ont maint homme pris o brai[222].
Par le Carefour de Mibrai,
En la rue Saint-Jacque et ou Porce,
M'en ving, n'avoie sac ne poce[223],
Puis alai en la Boucherie[224].
La rue de l'Escorcherie
Tournai. Parmi[51] la Triperie
M'en ving en la Poulaillerie
Car c'est la derreniere rue
Et si siet[5] droit sus la Grant-Rue[22].
Guillot si fait à tous savoir
Que, par deça Grant Pont, pour voir,
N'a que deus cent rues mains sis,
Et en la Cité, trente sis,
Outre Petit-Pont, quatre vingt,
Ce sont dis mains de seize vingt,
Dedenz les murs non pas dehors.
Les autres rues ai mis hors
De sa rime puisqu'il n'ont chief[225].
Ci vont faire de son Dit chief.
Guillot, qui a fait maint biaus dis,
Dit qu'il n'a que trois cent et dis
Rues à Paris vraiement.
Le dous Seigneur du firmament
Et sa trés douce chiere mere
Nous deffende de mort amere.
Explicit le Dit des Rues de Paris
Informations bibliographiques sur Le Dit des rues de Paris
Le Dit des rues de Paris, poème de 554 vers octosyllabiques à rimes plates, est écrit à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle (entre 1300 et 1310 d'après Edgar Mareuse) par un certain Guillot (ou Guiot), indéniablement lettré. Ce manuscrit, écrit en ancien français, a été publié pour la première fois en 1754, plus de 4 siècles après qu'il soit composé, par l'abbé Lebeuf, il a été revu et annoté en 1875 Edgar Mareuse, on trouve donc ici ou la des différences d'interprétations/traductions entre les différentes versions publiées. Ce dit des rues est à prendre comme un plan de Paris qu'on lirait en marchant. Enfin en 2012 le texte est revu par Catherine Nicolas, maître de conférence en Langue et Littérature du Moyen Âge à l'université Paul-Valéry de Montpellier[226].
Sources principales utilisées
- Le Dit des rues de Paris sur wikisource, version du 20 août 2009 (voir les [http://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Le_Dit_des_rues_de_Paris&action=history auteurs] et la [http://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Le_Dit_des_rues_de_Paris&oldid=1148680 version utilisée (1148680)]
- [http://books.google.com/books?id=OhNBAAAAcAAJ&hl=fr&pg=PA7#v=onepage&q&f=false Le Dit des rues de Paris, dans l'Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, Volume 4 Par Jean Lebeuf]
- [http://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/5981-le-dit-des-rues-de-paris/ Le Dit des rues de Paris, Edgar Mareuse]
- [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90075147/f266.image Le Dit des rues de Paris dans Dits, fabliaux et pièces diverses Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Français 24432]
- Tableau Historique et Pittoresque de Paris Par J. B. de Saint-Victor
- Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du 9e au 15e siècle par Godefroy, Frédéric Eugène, 1826-1897; France. Ministère de l'éducation nationale; Godefroy, P.
- Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris par Mr. Henri Sauval...
Voir aussi
- Ordonnance des bannières
- Rues actuelles de Paris
- Rues de Paris et de ses faubourgs entre 1760 et 1771, correspondances avec les rues actuelles
- Rues de Paris avant l'an 1450
Notes et références
- ↑ 1,0 et 1,1 Briement : court, rapide
- ↑ Oiez comment : écoutez comment
- ↑ Dont il ne peut y avoir de méprise
- ↑ Halé : Air sec et chaud qui brunit le teint, mais être mis au hale signifiait être accroché à la potence (Le Jargon et Jobelin: comprenant cinq ballades inédites d'après le manuscript de la Bibliothèque ... par François Villon , Auguste Charles Joseph Vitu), fait ici référence à une rue mal famée, peuplée de gibiers de potence, aux visages peu avenants
- ↑ 5,00, 5,01, 5,02, 5,03, 5,04, 5,05, 5,06, 5,07, 5,08, 5,09, 5,10 et 5,11 Siet : se trouve
- ↑ Collège et hôtel Saint-Denis situés au bout de la rue. Démolis lors du percement de la rue Dauphine
- ↑ Sans que je m'en repente
- ↑ 8,0, 8,1, 8,2, 8,3, 8,4, 8,5, 8,6, 8,7, 8,8 et 8,9 Maint, maintrent, mai(n)gnent : habite, habitent
- ↑ Loudiere, loudière, lodiere, femme de mauvaise vie, garce, prostituée
- ↑ Chapeaux de fleurs ou de verdure
- ↑ Et au desus est un petit : et un tout petit-peu au dessus
- ↑ Belement : de la façon qui convient, dans de bonnes conditions
- ↑ Dames i a : Il y a des dames
- ↑ Descort : désaccord, dispute
- ↑ 15,0, 15,1, 15,2, 15,3, 15,4, 15,5, 15,6 et 15,7 Iluec, iluecque : (de) là, (d') ici
- ↑ Fait référence au palais des Termes ou Thermes de Cluny et à la voie nommée alors rue du Palais des Termes
- ↑ Dans cette rue il y a de nombreuses cours
- ↑ Roncin : cheval
- ↑ 19,0, 19,1, 19,2, 19,3 et 19,4 Con : qu'on
- ↑ Hape : happer, prendre - Comment con le hape : de quelque façon qu'on le prenne
- ↑ 21,0, 21,1 et 21,2 Contreval : en descendant
- ↑ 22,0 et 22,1 Grant-Rue : utilisé une fois pour la rue Saint-Jacques et une fois pour la rue Saint-Denis
- ↑ 23,0, 23,1, 23,2, 23,3 et 23,4 As : aux
- ↑ 24,0 et 24,1 De cheminer ne fu pas vains : Je ne marchai pas en vain
- ↑ Meschinette : fillette, jeune fille, jeune servante, jeune maîtresse
- ↑ Souvent et menu ou menu et souvent : avec fréquence et rapidité, idée de petite durée et de répétition
- ↑ 27,0 et 27,1 Batre : employé dans un sens obscène pour faire l'acte vénérien - Glossaire érotique de la langue française depuis son origine jusqu'à nos jours - Auguste Scheler, 1861 (P.36)
- ↑ Fesseriaus : parties naturelles de l'homme Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du 9e au 15e siècle par Godefroy, Frédéric Eugène, 1826-1897; France. Ministère de l'éducation nationale; Godefroy, P. (P.769)
- ↑ Que que nus die : quoi que l'on dise
- ↑ Voici la traduction que propose Catherine Nicolas dans Le Dit des Rues de Paris, éd. et traduction, aux Éditions de Paris, 2012 « Dans la minuscule rue Saint-Séverin, une bande de fillettes louent volontiers et prestement leurs services et se font battre le trou velu à coup de verges, quoi qu'on en dise »
- ↑ 31,0, 31,1, 31,2, 31,3, 31,4, 31,5, 31,6 et 31,7 Les parties soulignées ne sont pas reproduites dans certaines éditions, au motif que « Les vers omis ici et en d'autres endroits ne contiennent que des descriptions de lieux qui étaient tolérés alors »
- ↑ 32,00, 32,01, 32,02, 32,03, 32,04, 32,05, 32,06, 32,07, 32,08, 32,09, 32,10, 32,11, 32,12, 32,13 et 32,14 O : au
- ↑ je vois une femme battant son linge
- ↑ La rue de la Sorbonne s'appelait, avant 1281, rue des Deux Portes
- ↑ 35,0, 35,1 et 35,2 Encontre : en face, à l'encontre
- ↑ 36,0 et 36,1 Diex : dieux
- ↑ De son amour soyons protégés, à l'abri
- ↑ Je ne sais comment je désavouerai
- ↑ C'onques : de manière que jamais, de façon à ce que jamais, jamais
- ↑ Pasques : Pâques
- ↑ Noué : Noël
- ↑ Ni à Pâque, ni à Noël
- ↑ Despitale : méprisable - Despitance : mépris
- ↑ Vilment : d'une manière vile
- ↑ Je n'allai pas chez Marie
- ↑ 46,00, 46,01, 46,02, 46,03, 46,04, 46,05, 46,06, 46,07, 46,08, 46,09, 46,10 et 46,11 Nom d'une personne
- ↑ Logipcien, ferait référence à un Égyptien diseur de bonne aventure
- ↑ Bruliau : fagot. L'expression rôtir le bruliau, ancêtre de rôtir le balai, renvoi au libertinage dans cette rue
- ↑ Louier : louer
- ↑ Cartier : employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme - Glossaire érotique de la langue française depuis son origine jusqu'à nos jours - Auguste Scheler, 1861 (P.308)
- ↑ 51,0, 51,1, 51,2, 51,3, 51,4, 51,5, 51,6, 51,7, 51,8 et 51,9 Parmi : au milieu de, à travers
- ↑ 52,0 et 52,1 Glais : tumulte, bruit mais aussi cri, glapissement ou plainte de plaisir
- ↑ A grant glais : avec grand bruit
- ↑ Chiet : tombe
- ↑ Saint Copin : le seul saint Copin que j'ai trouvé possède une statue dans l'église Saint-Martin d'Aulnoy-lez-Valenciennes, ce saint, qu'on vénère à Aulnoy, est l'objet d'un pèlerinage dans le but d'obtenir la guérison des enfants chétifs Bulletin de la Commission historique du département du Nord (P.110), je ne sais si Guillot fait référence à ce saint
- ↑ Bien au dessus
- ↑ Mus : fatigué
- ↑ Butor : homme grossier, stupide, buté
- ↑ Une femme qui en conseille une autre
- ↑ 60,0, 60,1, 60,2, 60,3, 60,4 et 60,5 Truis : trouver
- ↑ 61,0 et 61,1 I : un
- ↑ Chapuis : le charpentier et aussi le billot pour le supplice
- ↑ Ho : homme ou troupeau, avec Guillot je penche pour un troupeau d'hommes
- ↑ Cette ribaude a connu plus d'un homme, un troupeau entier, qui l'a fait crier de plaisir
- ↑ 65,0 et 65,1 La rime m'échappe
- ↑ Bui-ge : je bus
- ↑ Beire : qualifie sans doute le vin, provenance ou type ... pas trouvé à quoi cela fait référence
- ↑ Ilueques i petit : là un peu
- ↑ Forest : sorte d'arbre ou forêt
- ↑ où il n'y a ni forêt ni lande ... comme il n'y en a pas d'avantage dans les autres rues, il doit y avoir un jeu de mots, ou une expression, qui m'échappe
- ↑ Fain : foin
- ↑ Fuerre : paille, chaume mais aussi fourreau, dans cette rue on vend la couche et le fourreau qui va avec
- ↑ 73,0 et 73,1 Gart : garde, protège
- ↑ La corde de la potence
- ↑ Despondre : expiquer, exposer
- ↑ 76,0 et 76,1 Isnelement : rapidement
- ↑ Par m'ame : par mon âme
- ↑ 78,0, 78,1 et 78,2 Cuer : cœur
- ↑ Ensement : ainsi, de cette façon, tout comme, pareillement
- ↑ Trelis : treillis
- ↑ Piez beus : pieds raccourcis d'après Edgar Mareuse. Je penche plutôt pour pieds enchaînés - Buie, bue, beue, boie, boe : chaine, fers - Ces beues nos detienent les piez (S.Bern., Serm., Richel. 24768, f° 23 v°.)
- ↑ Marinne : bord de mer, marée
- ↑ 83,0, 83,1, 83,2, 83,3 et 83,4 Homs, hons, hon : homme
- ↑ Se varie : s'enivre
- ↑ Achiez ovri : assez ouvert, sans doute dans le sens ici d'entrer dans la taverne qui est ouverte
- ↑ Oublayer, oublier, oubloier, oubloiier, oubloyer, oubleer, obloier : fabrique et vend des oublies, sorte de pâtisserie très mince et très cassante, à laquelle on donne la forme d'un cornet (Lar. mén. 1926), pâtissier en général
- ↑ Brayer, Braier : Ceinture qui maintient les braies
- ↑ Guillebert a braiés : littérallement pourrait donner un truc du genre Guillebert-à-la-braguette
- ↑ Fevre : forgeron
- ↑ Chengle : sangle, cingler
- ↑ Cois : cuisses ?
- ↑ Présence de flagellans ?
- ↑ Catherine Nicolas donne ceci : dans cette rue il n'est pas rare qu'on se fasse serrer le cou, ce qui semble plus cohérent
- ↑ Quiterne ou plutôt guiterne : instrument à cordes pincées, utilisé pour accompagner les voix. Les filles de de cette rue mal famée n'attiraient sans doute pas les mouches au son de la guiterne, il faut sans doute y trouver un sens figuré
- ↑ Voir s'il ne faut pas lire qui muset (jouer de la musette)...
- ↑ L'abbé Lebeuf donne « un homme qui m'eût fait une espèce de cornemuse », je penche plutôt pour un homme qui jouait une espèce de cornemuse
- ↑ Peut faire référence au port Saint-Landry et/ou à la rue du Port Saint-Landry
- ↑ Qui battent le pavé le long du chevet de l'église en quelques sortes
- ↑ 99,0 et 99,1 Départ : sépare
- ↑ saint Vincent : correspond à plusieurs saints
- ↑ 101,0 et 101,1 Gent : gentil, aimable, joli, beau
- ↑ Charnelment : Selon la chair, par union charnelle, sexuellement
- ↑ Des femmes qui s'unissent charnellement avec des hommes
- ↑ 104,0 et 104,1 Chartre : prison, geole - Étre, ou tomber, en chartre : se alangourir, flaistrir, seicher, emmaigrir jusques aux os (Nicot)
- ↑ Ces dames ne sont sans doute plus toutes fraiches
- ↑ On trouve aussi vit dans certaines versions
- ↑ Con : mot grossier signifiant la nature de la femme - Glossaire érotique de la langue française depuis son origine jusqu'à nos jours - Auguste Scheler, 1861 (P.80)
- ↑ En gros ces dames ont tenu plus d'un vit en leur c..
- ↑ Avec ou sans les manières, n'importe comment
- ↑ Penne, panne : étoffe, manteau, tissu, fourrure (Fut crié parmy Paris que les ribauldes ne porteroient plus de sainctures d'argent, ne de collets renversez, ne pennes de gris en leurs robes. - Journal d'un bourgeois de Paris, an 1446, Michaud)
- ↑ Esterie : escroquerie - Edgar Mareuse donne historiée, chargée de dessins
- ↑ Erraument : promptement, en courant, avec impétuosité, aussitôt ...
- ↑ Alenas : petit poignard, dague
- ↑ Poinson : poinçon, pointe
- ↑ Guillot n'est pas armé
- ↑ Où il y a beaucoup de Lavandières
- ↑ À mont : en haut
- ↑ À vau : en bas
- ↑ Rue fermée par des portes à chaque bout
- ↑ Lointier : éloigné
- ↑ Sanz faire nule eschaufourrée : sans faire aucune mauvaise rencontre
- ↑ Je fus tout crotté
- ↑ D'esrer : d'errer, d'aller et venir
- ↑ Lire ce ne fut pas
- ↑ Lanier : paresseux
- ↑ Ciex : chez
- ↑ Guillot qui point d'eur bon n'as : Guillot qui n'a point de bonheur (Philologie Francaise ou dictionnaire etymologique, critique, historique ... Par Francois Joseph Noel,L ..... -J ..... -M ..... Carpentier (P.429)), qui n'a pas de pot
- ↑ Ribaudise : débauche, paillardise, luxure
- ↑ Ne fu pas éthisi : n'est pas tombé en éthisie (ou étisie), maladie qui dessèche et consume le corps
- ↑ Mesnommer : mal nommer
- ↑ Postis : poterne, arcade ou portique
- ↑ Chapia, chapiau : chapeau, couronne
- ↑ 133,0 et 133,1 Biau : beau
- ↑ Ruissel : ruisseau
- ↑ Trafarcier : vieux mot hors d'usage signifiant transpercer, employé dans un sens obscène pour faire l'acte vénérien - Glossaire érotique de la langue française depuis son origine jusqu'à nos jours - Auguste Scheler, 1861 (P.349)
- ↑ Où l'on a farci bien des cons
- ↑ Main à main : côte à côte (Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, Frédéric Godefroy, 1880-1895)
- ↑ Compaigne : compagnonnage, compagnie
- ↑ Par le Saint-Esprit
- ↑ Des femmes généreusement dotées ou hors de ma bourse
- ↑ Des dames bien polies assises près de lui
- ↑ Gentis hon : gentilhomme
- ↑ Proier : prier ou piller
- ↑ Peut faire référence à la Crois de Tiroüer et/ou à la rue de la Crois de Tiroüer
- ↑ Sans tambour ni vielle
- ↑ Mucet : enfouir, ensevelir, enterrer
- ↑ Cet homme qui enterre une femme indique la présence d'un cimetière, sans doute le premier cimetière de l'église Saint-Eustache - Tableau Historique et Pittoresque de Paris Par J. B. de Saint-Victou (P.354)
- ↑ En siet : au ciel
- ↑ Ongles locus : ongles crasseux
- ↑ Pennes vaires : étoffes colorées, qu'on vendait dans la rue a Prouvoires
- ↑ 151,0 et 151,1 Sorte de poisson de mer
- ↑ Délivre : libre
- ↑ Preste : rapide
- ↑ e : au, du
- ↑ Sui : suivi
- ↑ Cil : celui
- ↑ 157,0 et 157,1 Trueve : trouve
- ↑ Lie : Ce qu'il y a de plus grossier dans quelque-chose
- ↑ Lobé : trompé, dupé ou moqué, ici fait référence aux escroqueries fréquentes
- ↑ Se garder des Halles et de son gibet
- ↑ La bui : là je bu
- ↑ Frères meneurs : frères Mineurs
- ↑ Dont je ne suis pas fâché, que je ne regrette pas
- ↑ Où l'on prononce de nombreuses sentences
- ↑ Pour Edgar Mareuse ce passage fait référence à Adan Séquence, chefcier de Saint-Merri en 1283, il est plus vraisemblable que cette maison était celle d'Adan Séquence, maire de Therouenne (Thérouanne, fief de) de Paris en 1308 et 1309
- ↑ Le puits dit Puits d'Amour était situé carrefour de la Tour, la rue de la Petite Truanderie a porté le nom de rue du Puits d'Amour
- ↑ Sanz faire lonc conte : sans faire un long récit, une longue naration, bref sans rentrer dans les détails
- ↑ Saint Cler : saint Clair, désigne plusieurs saints chrétiens
- ↑ Surete : sûreté, à l'abri du péril, ferait référence à une ruelete aventureuse où on a besoin de se protéger, ou à une ruelete un peu sure ...
- ↑ Rogue : dur, pénible
- ↑ Seil : seuil de porte
- ↑ Saint Loÿs : saint Louis, désigne plusieurs saints et bienheureux catholiques
- ↑ Désigne la Vierge Marie
- ↑ Sans chasser ni chèvre ni bouc
- ↑ Façon imagée de décrire la fréquentation de la rue ?
- ↑ Jengleeurs : médisant, railleur
- ↑ Que j'ai moult chier : cela m'en a coûté, donc qui m'est très chère
- ↑ Qu'il ne nous meschiet : qu'il ne nous arrive pas malheur
- ↑ Desroy : détour ou désarroi
- ↑ Par asens, par assens : de ma propre volonté, consentement, accord
- ↑ Honestable : honorable
- ↑ Plenté : abondance, multitude, grande quantité
- ↑ Boé : boue, fange des rues et des chemins mais aussi état bas et abject
- ↑ Saint Lambert : désigne plusieurs saints chrétiens
- ↑ Semble citer la porte mais aussi une voie que Mareuse nomme rue vers la Porte du Temple
- ↑ Pensif, ma main près de ma tempe
- ↑ Piaus : peaux
- ↑ Conroi : Façon que le corroyeur donne au cuir (Edgar Mareuse)
- ↑ Emplastre : employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme - Glossaire érotique de la langue française depuis son origine jusqu'à nos jours - Auguste Scheler, 1861 (P.127)
- ↑ Esbatre : se livrer à un divertissement où l'on se donne du mouvement
- ↑ Mirencolie : mélancolie
- ↑ Henap : mesure et récipient
- ↑ Parceque j'avais très grande soif
- ↑ Par abec : en commençant, en premier
- ↑ Ho : interjection, halte
- ↑ Hari : interjection d'encouragement, pour faire avancer
- ↑ Guillot n'a pas perdu la tête et garde son cap
- ↑ Varlet : jeune homme, en général de bonne origine
- ↑ Qui passe devant la porte de l'église Saint-Jean
- ↑ Saint Norier : ce saint n'existe pas
- ↑ Norier : nourrir
- ↑ Tencheeur : querelleur
- ↑ Sedile qui habite dans cette rue y vend ses pois et ses fèves
- ↑ J'entrai dans la maison de Luce
- ↑ Ymés : hymnes, cantiques mais aussi désormais, maintenant
- ↑ Désormais des dames pourront vous le dire
- ↑ Destrecie : embarrassé, en détresse
- ↑ Qui se peigne ou qui s'ajuste
- ↑ Un pou : un peu
- ↑ Et au-desus d'iluec un pou : un peu plus haut
- ↑ Deniers : le denier est une unité monétaire
- ↑ Cors : le corps
- ↑ Soulacier : divertir, égayer, distraire, apporter du plaisir sexuel
- ↑ Solacier : vieux mot hors d'usage signifiant se ré-jouir, employé dans un sens obscène pour faire l'acte vénérien - Glossaire érotique de la langue française depuis son origine jusqu'à nos jours - Auguste Scheler, 1861 (P.333)
- ↑ Esjoï : joyeux
- ↑ Il manque ici un vers dans le manuscrit
- ↑ Sans franchir ni fossé ni ruisseau
- ↑ Ni franchir planche ni pont
- ↑ Fausse estrivière : île, éperon de terre
- ↑ Grever : notion de charge, oppresser, gener, accabler ... ici le retour en place de Grève n'est vraiment pas un fardeau, c'est rien du tout pour Guillot
- ↑ Tencheresses : querelleuses
- ↑ O brai : à la pipée, ancien terme de chasse
- ↑ N'avoie sac ne poce : je n'avais ni sac ni poche
- ↑ On ne sait s'il fait référence à une rue de la Boucherie (qui desservait la Grande Boucherie) ou à la Grande Boucherie ...
- ↑ Une ruelle ou une rue sans chef est une impasse ou un cul de sac, elle est fermée par le fond
- ↑ Le Dit des Rues de Paris, éd. et traduction, aux Éditions de Paris, 2012
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