Cimetières de Paris existants et disparus

Cimetières de Paris existants et disparus, les sépultures à Paris et les subtilités des cimetières parisiens.

Espace et santé publique

Aussi loin que l'on remonte les inhumations à Paris posent deux problèmes, un problème d'espace, chaque paroisse mais aussi presque chaque église, couvent, hôpital, avait autrefois son petit cimetière, rarement extensible, cas des nombreuses paroisses de l'île du Palais par exemple, et on avait donc besoin d'un (ou plusieurs) cimetière de taille conséquente, ce dernier posait alors un problème de santé publique, surtout en période d'épidémies, de pollution de l'eau, etc, et il était nécessaire de l'écarter de la ville. On publiera une loi, en 1765, interdisant les cimetières en ville.

Les Innocens

Cimetière des Saint Innocens

Le cimetière des Saint Innocens, construit dans les champs, sur la route de Saint-Denis, a joué ce rôle pendant longtemps, on y enterrait les dépouilles de nombreuses paroisses parisiennes, ainsi que les morts de l'Hôtel Dieu et de la morgue.

Il est vite rattrapé par Paris et devient un cimetière intra-muros. Dès le XVI^e siècle les médecins ont émis des alertes sur les risques d'épidémies, craintes confirmées en 1737 par l'Académie Royale des sciences. La fermeture du cimetière des Saints-Innocents est décidée en 1780, en application tardive de la loi de 1765. Les ossements sont transférés dans les carrières de la Tombe Issoire, baptisées catacombes (et consacrées en 1786). D'autres cimetières seront vidés dans les catacombes, comme le cimetière Saint-Eustache et le cimetière de la Madeleine. On estime à 6 à 7 millions le nombre de dépouilles de Parisiens déposées dans les Catacombes.

Nord, Est, Sud, les nouveaux cimetières extra-muros

C'est Napoléon Bonaparte, encore consul, qui décrète que « chaque citoyen a le droit d'être enterré quelle que soit sa race ou sa religion », réglant les problèmes liées aux confessions (protestants) et aux interdits divers (comédiens).

Après la fermeture des Innocens Paris manque de lieux de sépulture et décide de se doter de plusieurs grands cimetières extra-muros, le cimetière de l'Est (Père-Lachaise) en 1804, le cimetière du Sud (Montparnasse) en 1824 et le cimetière du Nord (Montmartre) en 1825.

Les annexions de 1860

Carte sommaire des annexions de 1860

Juste avant les annexions de communes de 1860 la ville de Paris possédait donc, et en gros, 4 cimetières, le cimetière du Calvaire sur la butte Montmartre et les cimetières du Nord, du Sud et de l'Est, extra-muros, mais destinés, dès leur création, à recevoir les morts de la capitale.

Avec les annexions de 1860 les cimetières de Montmartre (Nord), du Montparnasse (Sud) et du Père-Lachaise (Est) se retrouvent intra-muros comme le cimetière du Calvaire et 10 cimetière sont annexés avec les communes : les cimetières d'Auteuil, des Batignolles, de Belleville, de Bercy, de Charonne, de Grenelle, Marcadet (à La Chapelle), de Passy, Saint-Vincent, de Vaugirard et de la Villette, portant à 15 le nombre de cimetières parisiens situés dans Paris.

Le nouveau cimetière de La Chapelle, situé à Saint-Denis, devient également un cimetière parisien extra-muros.

Nouveaux cimetières parisiens extra-muros

Entre 1860 et 1929 la ville de Paris va créer un certain nombre de cimetières sur des terrains situés sur des communes qui n'ont pas été rattachées en 1860, Saint-Ouen en 1860 et 1872, Ivry en 1861 et 1874, Bagneux et Pantin en 1886 et Thiais en 1929.

Les cimetières situés à Paris mais qui ne dépendent pas de Paris

Pour des raisons historiques liées aux annexions 5 cimetières de communes non annexées se retrouvent dans Paris, le cimetière Valmy qui est le (nouveau) cimetière de Charenton-le-Pont, le cimetière ancien de Charenton, le cimetière de Gentilly, le cimetière de Montrouge et le cimetière Sud de Saint-Mandé. Il faut ajouter à cette liste les deux cimetières privés de Paris, le cimetière de Picpus et le cimetière israélite de la Villette.

Résumé

Paris possède donc 20 cimetières dont 14 intra-muros et 6 extra-muros, on trouve 21 cimetières dans Paris, dont 14 parisiens, 5 dépendants d'autres communes et 2 privés.