Les recherches généalogiques en [[Alsace ]] présentent un certain nombre de particularités (principalement en ce qui concerne les langues et écritures utilisées dans la rédaction des divers actes[[acte]]s). Ces nombreux particularismes résultent de l’histoire de la province ; les spécificités en découlant étant également liées à la diversité des confessions religieuses en Alsace.
L’Alsace historique est généralement composée des actuels départements du [[Bas-Rhin]], du [[Haut-Rhin]], et du [[Territoire de Belfort ]] (qui forma une partie du Haut-Rhin jusqu’en 1871). A ces territoires se sont ajoutées l’Alsace Bossue et la haute vallée de la Bruche. A cours de la période révolutionnaire et sous le Premier Empire, l’extension de l’Alsace s’est prolongée jusqu’à l’intérieur de la Suisse (Bienne) avec l’annexion au Haut-Rhin du département du Mont-Terrible. Les communes bas-rhinoises comprises entre la Queich au nord et la Lauter au sud, cédées à la Bavière Rhénane en 1815, sont désormais allemandes. – Voir la partie [[Alsace|Histoire de l’Alsace ]] sur ce site.
==Les Registres==
===De 1793 à nos jours : les Registres de l’Etat-Civil===
Instaurés au cours de la période révolutionnaire (décret du 20 septembre 1792), ils sont composés par les actes de naissances, actes de mariages et actes de décès. A ces actes s’ajoutent les [[tables décennales ]] (index alphabétique et par nature des actes enregistrés pendant dix années successives).
Les actes d’Etat-Civil ont été rédigés en double exemplaire : l’un restant en Mairie, l’autre étant déposé chaque année au greffe du Tribunal d’Instance du lieu.
Les séries [[série]]s de registres détenues par les greffes des Tribunaux sont versées tous les dix ans aux services des [[Archives Départementalesdépartementales]].
Toutes les Mairies du Bas-Rhin et du Haut-Rhin détiennent donc (sauf destruction ou perte*) un exemplaire des registres d’Etat-Civil depuis 1793.
Les Registres d’Etat-Civil en Alsace sont rédigés
*- de 1793 à 1806/1810 : en dialecte [[allemand ]] et en style gothique
*- de 1806/1810 à 1871 : en français
*- de 1871 à 1918 : en allemand gothique
*Mulhouse, enclave helvétique en France depuis 1648, n’a été rattachée à la France républicaine qu’en 1798. Les registres d’Etat-Civil de Mulhouse et de Illzach ne débutent donc qu’en 1798.
*La loi de 1897 sur les mentions marginales des mariages n’a été appliquée en Alsace qu'en 1920 (après retour à la France).
*Les doubles des registres d’Etat-Civil des communes de la vallée de la Bruche appartenant aux cantons de Saales et de Schirmeck, et qui faisaient partie du département des [[Vosges ]] jusqu'au Traité de Francfort de 1871, sont conservés aux Archives Départementales des Vosges à Epinal (série 4E).
*Le Territoire de Belfort, qui faisait partie intégrante du département du Haut-Rhin jusqu'en 1871 (Traité de Francfort), conserve les registres paroissiaux et d'Etat-Civil de ses communes (série E aux ADTB) dans ses Mairies et Archives Départementales, à Belfort.
**Exemple 1 de destruction ou perte : les registres d’Etat-Civil de la Mairie de la localité de Rittershoffen (Bas-Rhin, arrondissement de Wissembourg) on été en grande partie perdus par faits de guerre (Bataille de chars de Hatten-Rittershoffen en 1945), si bien que l’on ne trouve plus en Mairie que les actes postérieursà postérieurs à 1878. Pour le [[généalogiste]], il faut avoir recours à la seconde série (celle du greffe du Tribunal), déposée aux Archives Départementales du Bas-Rhin)
**Exemple 2 de destruction ou perte : les registres d’Etat-Civil de la localité de Berstheim (Bas-Rhin, arrondissement de Haguenau) ne sont plus disponibles en Mairie pour ceux rédigés avant 1880, à la suite d’un incendie. Aux Archives Départementales du Bas-Rhin, les registres sont également en partie perdus. Le double de 1793-1869 a également été détruit en 1870. Ne restent plus qu’un registre de Naissance (1831-1854) et quelques années des Décès. Les tables cantonales de Haguenau peuvent alors présenter une forme de substitution.
Avant l’ordonnance de 1685, la tenue de registres en Alsace était du ressort des juridictions seigneuriales et par conséquent irrégulières.
Les Registres Paroissiaux de la religion [[Protestants|Protestante ]] sont plus anciens (ils apparaissent vers le 16ème siècle, et pour le premier registre luthérien et réformé, en 1524) que les Registres Paroissiaux de la religion Catholique (non application des mesures prises lors du Concile de Trente de 1563).
A noter que les registres paroissiaux des églises réformées furent interdits sur la période 1685-1787…
*Les registres catholiques : [Voir la Carte de Evêchés]
====Les Registres Paroissiaux en Alsace sont généralement rédigés====
*pour les catholiques : en [[latin ]] vulgaire
*pour les protestants : en dialecte allemand gothique (luthériens), voire également en français (pour les calvinistes)
L’Alsace L’[[Alsace]] a été une terre d’accueil pour différents cultes : catholiques, luthériens, réformés ou calvinistes, mennonites, juifs…juifs …
==Les Archives Notariales==
Les archives notariales (minutes[[Minute notariale|minute]]) d’Alsace présentent également de nombreuses particularités. Elles bénéficient d'une situation privilégiée, puisque tout le notariat ancien est déposé et consultable aux Archives Départementales (sous la série E) et ne sont plus conservés dans les études particulières des notaires.
Cependant, la difficulté sera l'absence de répertoires des minutes notariales avant la période révolutionnaire : absence de taxes d'enregistrement des actes comme dans le reste de la France.
Avant 1650, on trouvera que peu de minutes notariales (sauf quelques tabellionages urbains).
===Les patronymes et prénoms===
En raison du bi-linguisme, les et [[patronyme]]s se retrouvent souvent sous plusieurs graphies différentes (parfois dans un même acte) : le patronyme Kirmann est également orthographié Kirrmann, Kir(r)man, Kehrman(n), Kürman(n),… | Baechtel devient Bächtel, Bechtel(l), Pechtel,…| Kremser devient Grembser,… | Mattern apparaît sous la forme de Mathern voir de Materne, …
En raison du bi-linguisme, les et patronymes se retrouvent souvent sous plusieurs graphies différentes (parfois dans un même acte) : le patronyme Kirmann est également orthographié Kirrmann, Kir(r)man, Kehrman(n), Kürman(n),… | Baechtel devient Bächtel, Bechtel(l), Pechtel,…| Kremser devient Grembser,… | Mattern apparaît sous la forme de Mathern voir de Materne, …Les patronymes et prénoms peuvent encore être écrits dans les trois langues (français, [[allemand]], [[alsacien]]), et dans certains cas, certains noms sont traduits d’un acte à l’autre (en particulier dans les régions des vallées vosgiennes) : le prénom Demange (Dimanche) devient Sonntag, Le Chasseur devient Jäger,....
Le dénommé Etienne signe Stephan, Nicolas est écrit Nikolaus, Claus, Jean se retrouve logiquement en Johannn, Johannes Hans(s), Xavier en Xaver, voire Xaverÿ, Joséphine en Finel (finele) ; de même Jean-Batiste se dit en dialecte Chambediss, Joseph « Sepp » ou « Seppel »….
D’autre part, il est courant de rencontrer sur les actes rédigés en allemand gothique sur la période 1871-1918 <br />les signatures des déclarants et témoins en langue française et par conséquent en caractères latins.
===Les noms de localités===
Sans compter les changements de dénominations des toponymes étant intervenus au cours de l’histoire de l’Alsace (surtout lors des annexions et changements de langues officielles), les noms des localités d’Alsace ont fréquemment changé d'orthographe. La ville de Sélestat est la même que Schlestadt, Schlettstadt, Rombach le Franc = Deutsch-Rumpach, Saint-Pierre-Bois = (Sankt)Petersholz, Sainte-Marie-aux-Mines = Markirch, Haguental-le-Bas = Niederhagenthal, Obernai = Oberrehneim, Wihr-au-Val = Weier im Thal, Ribeauvillé en français = Rappoltsweiler en allemand = Rapschwihr en alsacien, Rorschwihr = Rohrschweier = Rohrschvyr, Wissembourg = Weissenburg = Weysenbourg…
===Le calendrier===
Les mois du calendrier grégorien selon leurs dénominations en dialecte alsacien peuvent varier selon les actes. On peut ainsi trouver pour le mois de janvier : Janer, Jenner, Hartmonat, Hartung, ou encore Eismond ; pour le mois de février : Hornung, Wintermonat, Taumond, ou Narrenmond; … Au cours de la période révolutionnaire, où apparaît le calendrier républicain (utilisé de 1792 à 1805), les actes en allemand utiliseront les dénominations françaises déformées en dialecte (ex. "Bluviose", "Vendose"), ou encore une traduction allemande ("Nebelmonat" pour le mois de Brumaire, "Wiesenmonat" pour celui de Prairial,…).
==Les divisions administratives de l’Alsace de 1871 à 1918==
**en Haute-Alsace le Bezirk Ober-Elsaß (ancien Haut-Rhin moins la région de Belfort), chef-lieu : Colmar ; qui comprend 06 Kreise (arrondissement) :
===Les Cours de Justice du Reichsland Elsaß-Lothringen===
*Siège de la Cour : Colmar (Oberlandesgericht)
*Autres Cours :
==Complément sur « l’Option » pour la Nationalité Française (1871-1872)==
A la suite de la défaite française au cours de la guerre franco-prussienne (1870-1871), et du Traité de Paix signé à Francfort le 10 Mai 1871, l’Alsace est officiellement annexée (à l’exception de l’actuel Territoire de Belfort) au nouvel Empire Allemand. Il a été laissé aux Alsaciens et aux Mosellans la possibilité d'opter définitivement pour la Nationalité Française, avant la date du 30 Septembre 1872, avec pour les « Optants » un départ de leur région vers le reste de la France, l'Algérie, le continent américain, ….
Les Archives Nationales conservent un fichier des bulletins d'Option. Ces derniers sont classés par ordre alphabétique (Sous-série BB 31 1532), et des listes alphabétiques d' « Optants » ont été publiées dans le Bulletin des Lois de 1872 à 1873 (AD série K).