Moulin de la Galette (Montmartre)
Le moulin de la Galette est une ancienne guinguette, et plusieurs moulins, du 18e arrondissement de Paris, sur la butte Montmartre.
Moulin de la galette fait référence à plusieurs moulins à vent, tous en bois, le Blute-fin et le Radet, sans parler du moulin de la Poivrière. Le vocable moulin de la Galette pouvait désigner alors indifféremment les trois moulins.
Description
Le Blute-fin et le Radet sont présents sur le plan de Roussel de 1730, le moulin de la Poivrière, ou encore moulin à Poivre est postérieur, dédié au poivre il est construit vers 1830 et est démolie en 1911 pour faire place à la nouvelle avenue Junot.
Le Blute-fin est le plus ancien, plus anciennement il portait le nom de Moulin Vieux ou moulin du Palais, puis de Boute-à-fin et enfin de Blute-fin à la fin du 18e siècle. Il date de 1622, il est toujours à son emplacement, et état, d'origine, entre la rue Lepic et l'avenue Junot.
Le Radet, plus anciennement le Chapon (du nom d'un propriétaire), date de 1717, il était à l'origine vers le croisement de la rue des Brouillards, actuelle rue Girardon avec la rue de l'Abreuvoir, à proximité de la fontaine du Buc, il a été déplacé peut-être plusieurs fois, on dit même qu'il serait venu de la butte Saint-Roch après l'arasement de cette dernière. Il est hélas détruit en 1924, un pseudo moulin Radet est actuellement à côté du Blute-fin, à l'angle de la rue Girardon et de la rue Lepic.
Histoire
En 1809, Nicolas-Charles Debray achète le Blute-Fin, puis, en 1812, le Radet, en 1834 il décide de déplacer le Radet à côté du Blute-Fin[1]. Entre les deux moulins il ajoute une guinguette, qui vend des galettes produites avec la farine du moulin, puis un bal. Au sommet du Blute-Fin il aménage une plateforme qui sert de point de vue. Le Blute-Fin, loué au fils Debray, devient une guinguette sous le nom de Moulin au Point de Vue ou encore Point de vue du Moulin et le Radet, géré par le père, devient le Moulin Debray ou encore Moulin de la Galette.
En 1913, M. Debray souhaite se débarasser du Radet pour agrandir sa salle de bal, le moulin est donné à la Ville qui doit lui trouver un nouvel emplacement. L'entrée du bal se fait alors par la rue Lepic, en face de la rue Tholozé. La Commission du Vieux Paris examine et approuve un projet de déménagement du Radet sur la place Jean-Baptiste Clément. La grande Guerre arrive, le dossier prend du retard et le Radet se dégrade. En 1924 le moulin Radet est démonté par le propriétaire pour y construire un immeuble sur lequel il place la carcasse du moulin[2][3]. L'immeuble deviendra un théatre, le théatre du Tertre, et servira de studio de télévision, les studios du Moulin de la Galette, avant d'être démoli puis remplacé par un restaurant devant lequel on place, après un nouveau démontage, la « carcasse vide », pour citer Jacques Hillairet[4], du moulin, toujours visible à l'angle de la rue Girardon et de la rue Lepic.
Le Blute-Fin est donc le dernier vrai moulin de la Butte, le Radet était sans doute le premier moulin de la Galette.
Le moulin de la Galette fait l’objet d'une inscription au titre des monuments historiques[5].
La légende, ou pas
En mars 1814, lors du siège de Paris, l'armée impériale russe est à Paris à la porte de Pantin. Un armistice est signé, ou en cours de signature, et les troupes françaises se replient vers le sud de la ville, laissant la Butte Montmartre sans défense. La famille Debray décide de Résister. L'armée impériale russe est accueillie à Montmartre par le tir d'un boulet tiré par un des Debray. L'officier russe demande que celui qui a tiré se livre et obtient pour toute réponse un coup de feu avant de s'écrouler, ce Debray est immédiatement abattu. Son fils, Nicolas-Charles Debray (celui du moulin de la Galette) est transpercé par une lance mais survivra. En représailles, les Russes découpent le corps (du père, pas du fils) en quatre morceaux qu'ils attachent sur les ailes du Blute-fin, à la nuit tombée la femme Debray va récupérer les différentes parties de son mari et les emporte au cimetière du Calvaire.
La tombe Debray existe bien dans le cimetière de l'église Saint-Pierre de Montmartre, on y trouve un moulin sur le sommet de la tombe, et l'inscription Pierre-Charles DEBRAY, MEUNIER PROPRIÉTAIRE A MONTMARTRE, DÉCÉDÉ LE 30 MARS 1814, TUÉ PAR L'ENNEMI SUR LA BUTTE DE SON MOULIN.
À noter
C'est dans la propriété privée ou se trouve le moulin Blute-Fin que se trouve également la mire du Nord de Paris.
Voir aussi
- Moulins de Paris
- Cabarets de Paris
- Rues de Paris et de ses faubourgs entre 1760 et 1771, correspondances avec les rues actuelles
Notes et références
- ↑ Les moulins en bois se déplaçaient assez facilement
- ↑ [http://www.parisenimages.fr/fr/galerie-collections/1877-3-paris-xviiieme-arr-montmartre-moulin-radet-a-langle-rues-girardon-lepic Paris XVIIIème arr. Montmartre. Le moulin Radet, à l'angle des rues Girardon et Lepic. © Albert Harlingue / Roger-Viollet]
- ↑ [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9603421r/f47.item Le Vieux Montmartre. Société d'histoire et d'archéologie des IXe et XVIIIe arrondissements...]
- ↑ Connaissance du Vieux Paris - Rivages - Les Villages, Montmartre (P.150)
- ↑ [http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00086755 « Notice no PA00086755 », base Mérimée, ministère français de la Culture]
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