Le Sphinx
Plusieurs navires de la marine Royale portèrent le nom du Sphinx.
Vaisseau de 1755
Le Sphinx est un vaisseau à deux ponts portant 64 canons, construit par Pierre Salinoc pour la Marine royale française et lancé de Brest en 1755. Il est mis en chantier pendant la vague de construction qui sépare la fin de guerre de Succession d'Autriche (1748) du début de la guerre de Sept Ans (1755). Il participe à de nombreuses opérations pendant la guerre de Sept Ans. Il est retiré du service en 1775. Comme pour tous les vaisseaux de guerre français de l’époque, sa coque est en chêne, son gréement en pin, ses voiles et cordages en chanvre. Il porte
- 26 canons de 24 livres sur sa première batterie percée à treize sabords,
- 28 canons de 12 sur sa deuxième batterie percée à quatorze,
- 10 canons de 6 sur ses gaillards
Lorsqu'il tire, il peut délivrer une bordée pesant 540 livres (soit à peu près 265 kg) et le double si le vaisseau fait feu simultanément sur les deux bords. Chaque canon dispose en réserve d’à peu près 50 à 60 boulets, sans compter les boulets ramés et les grappes de mitraille
Vaisseau de 1776
Le Sphinx est un vaisseau à deux ponts portant 64 canons, construit à Brest sur les plans de Ollivier Fils et lancé en 1776. Ses dimensions et son armement sont les mêmes que son prédécesseur. Il participe à la guerre d'indépendance des États-Unis, tout particulièrement aux combats de l'escadre de Suffren dans l'océan Indien. Comme pour tous les vaisseaux de guerre français de l’époque, sa coque est en chêne, son gréement en pin, ses voiles et cordages en chanvre Il porte également
- 26 canons de 24 livres dans sa première batterie ;
- 28 canons de 12 livres dans sa seconde batterie ;
- 10 canons de 6 livres sur ses gaillards
Lorsqu'il tire, il peut délivrer une bordée pesant 540 livres (soit à peu près 265 kg) et le double si le vaisseau fait feu simultanément sur les deux bords. Chaque canon dispose en réserve d’à peu près 50 à 60 boulets, sans compter les boulets ramés et les grappes de mitraille.
Pour nourrir les centaines d’hommes qui composent son équipage, c’est aussi un gros transporteur qui doit, selon les normes du temps, avoir pour deux à trois mois d'autonomie en eau douce et cinq à six mois pour la nourriture. C'est ainsi qu'il embarque des dizaines de tonnes d’eau, de vin, d’huile, de vinaigre, de farine, de biscuit, de fromage, de viande et de poisson salé, de fruits et de légumes secs, de condiments, et même du bétail sur pied destiné à être abattu au fur et à mesure de la campagne.
Le Sphinx est engagé dans la 1ère bataille d’Ouessant, sous les ordres du comte de Soulanges, le 27 juillet 1778.Il fait partie de l’escadre bleue faisant arrière-garde. Il est en suite engagé dans l'escadre de Monsieur de Vaudreuil, le 31 janvier 1779, à la reprise de Saint-Louis du Sénégal, où il transporte des troupes du Régiment de la Reine.
Le 06 Juillet 1779, il participe à la bataille de la Grenade dans les Antilles. Le 17 avril 1780, toujours sous les ordres du comte de Soulanges, il prend part au combat de la Dominique, au large de la Martinique.
En 1781, commandé par le vicomte du Chilleau de la Roche qui restera à sa tête pendant toute la campagne, il est intégré à la petite force du bailli de Suffren. Le 16 avril, il est présent à la bataille de Porto Praya (archipel du Cap-Vert). Il stationne ensuite plusieurs semaines au cap de Bonne-Espérance pour y débarquer des renforts avant de passer vers l'île de France où l'escadre arrive le 21 octobre.
Entre 1782 et le 20 juin 1783, le Sphinx est engagé dans les 5 combats menés par Suffren dans le golfe du Bengale et au large de Ceylan. Le 17 février 1782, à la bataille de Sadras, près de Madras, il est fortement endommagé en protégeant les transports français. Il participe ensuite aux batailles de Provédien le 12 avril, de Négapatam le 6 juillet, où il est durement touché. À la bataille de Trinquemalay, le 3 septembre 1782, il secourt et prend en remorque le vaisseau-amiral, le Héros, où Suffren, mal soutenu par le reste de l'escadre, se trouve sous le feu de plusieurs vaisseaux anglais. Il participe enfin à la bataille de Gondelour, dernière bataille de la campagne, le 20 juin 1783.