Dans cette nouvelle fusion-acquisition on retrouve presque tous les ingrédients de celle de Filae : l'équipe en place reste, le nom reste, le site reste et les utilisateurs sont abreuvés de belles promesses leur indiquant qu'ils auront mieux pour le même prix. Il serait tentant de le croire. La différence dans le cas présent est que le montant de la transaction n'a pas été dévoilé mais on peut aisément imaginer qu'il a été plus important que celui de Filae (environ 30 M€ pour mémoire).
Si l'on en croit l'explication donnée sur le blog Geneanet, la distorsion de concurrence avec le nouvel ensemble Filae/MyHeritage était désormais trop important, MyHeritage diffusant, malgré l'interdiction légale, des tests ADN en France. Cela peut interpeler car c'est en creux nous dire que la partie rémunératrice de la généalogie aujourd'hui sont les tests ADN et non les abonnements, contrairement à ce que prétendaient ces sociétés il y a peu encore.
On peut regretter que nos deux entreprises nationales, n'ayant pu s'entendre, disparaissent dans les poches des multinationales. On peut aussi se poser la question de savoir ce que ces multinationales, dont les actionnaires principaux sont des fonds de pensions, plutôt connus pour leurs recherches de rentabilité financière, vont imposer à Geneanet ou Filae ces prochains mois ou ces prochaines années. Ces entreprises ne vont-elles pas perdre leur âme ? Que vont devenir les adaptations dans d'autres langues de Geneanet ?
Dans le cas de Geneanet, on peut également se demander ce que vont devenir ses projets collaboratifs. L'histoire nous montre qu'Ancestry a déjà par le passé racheté des sites collaboratifs (Rootsweb ou Find-a-Grave par exemple) et les a peu chouchoutés. Dé-référencement, copie des bases vers la partie payante, investissement minimal dans la partie technique du site ont détourné beaucoup d'utilisateurs. On peut également remarquer que pour de nombreux internautes ce n'est pas franchement motivant de participer à un dépouillement qui devient demain par la force des choses, un produit dans l'escarcelle mondiale d'une multinationale.
8 réactions
1 De Joseph RIVOIRE - 05/09/2021, 18:13
Il serait peut etre temps que :
1- les groupes gé français non commerciaux unissent leurs efforts et leurs moyens pour éviter ces accords avec les américains
2- que la fédération se manifeste et donne son avis
3 - il y a quand même un groupe qui marche bien, c'est GENEABANK et peu couteux une adhésion à un seul club gé suffit ( 25 à 30 € / an)
mais que penser de clubs gé qui ont cédé leurs relevés à des sociétés commerciales par ex HEREDIS
2 De Guillaume - 06/09/2021, 19:06
@Joseph
Pourquoi ne pas nommer ceux que vous souhaitez voir fusionner ? Les avez-vous contacté pour le leur signaler ? Quels sont leurs retours ?
3 De Annick H. - 06/09/2021, 20:36
Je vous écris des USA. Geneanet va se mordre les doigts d'avoir voulu se mettre "au lit" avec Ancestry.com. Au début d'août dernier "The Legal Genealogist" publiait un article décrivant les changements aux termes d'utilisation d'Ancestry. Lien si vous lisez l'anglais: https://www.legalgenealogist.com/20...
Tout ce qui est téléchargé sur Ancestry, leur appartient ont-ils décidé. Ca n'a pas fait beaucoup plaisir à tous ceux qui avaient photos, documents personnels, histoires écrites par les membres personnellement.....etc. Tout d'un coup tout le monde s'est mis à retirer tous ces documents et photos d'Ancestry. J'ai moi-même vérifié mon arbre qui est sur ancestry car j'utilise FamilyTreeMaker et qu'Ancestry est le site par défaut de FTM. J'ai privatisé tous mes documents et photos dans mon logiciel et ai REtelechargé mon arbre. Maintenant il n'y a plus que des noms et des dates et le minimum d'information pour retrouver les sources que j'ai consultées. Ancestry ne peut plus rien commercialiser qui m'appartient.
Well! Ancestry s'est rendu compte que peut-être leur décision n'avait pas été aussi bonne qu'ils avaient pensé et ils ont fait un genre de marche arrière. Ils n'avaient pas banqué sur le fait des généalogistes avertis comme "The Legal Genealogist" lisent TOUJOURS toutes les petites notes que personne d'autre ne prend le temps de lire. Lire "Ancestry Retreats" aussi par "The Legal Genealogist" à ce lien: https://www.legalgenealogist.com/20...
Voila un exemple qui prouve que l'on ne peut vraiment pas faire confiance à Ancestry quoiqu'en dise Geneanet. C'est bien dommage car j'aime beaucoup travailler avec Geneanet et couple avec Filae cela aurait pu être un miracle européen.
4 De Pepe - 08/09/2021, 11:38
Merci beaucoup pour vos billets bien documentés et édifiants.
Ces bouleversements, même si on pouvait les pressentir me laissent pantois.
Pour l'instant les acteurs commerciaux qui produisent les logiciels les plus utilisés en France, Heredis et Geneatique, ne semblent pas avoir été affectés par ces grands mouvements. Ce sont des petites entreprises de ~20 salariés (chiffre d'affaire, d'après ce que j'ai trouvé sur internet, entre 1.5 pour la première et 2.5 pour la seconde millions d'euros. Le côté "commercial" est parfois décrié par des généalogistes, mais il s'agit encore de petits éditeurs indépendants, et le prix des logiciels sert à payer des salaires (surtout dans le cas de Heredis qui est une SCOP).
Avez vous une analyse? Ces acteurs peuvent t'ils contribuer à des systèmes de partages d'arbre et à des projets collaboratifs ... et rester indépendants?
5 De Guillaume - 12/09/2021, 12:15
Heredis vient de répondre avec humour sur facebook en disant que leur SCOP n'est pas à vendre
6 De Fabrice - 15/09/2021, 09:45
Bonjour,
Il me semblait qu'à ses débuts, Généabank hébergeait une partie de ses données sur des serveurs grâcieusement prêtés par Généanet.
1. Est-ce toujours le cas ?
2. Si oui, que se passera-t'il si cet accord est rompu suite à une évolution de la politique d'Ancestry
Cordialement
7 De Guillaume - 05/03/2022, 11:49
La fusion à l’œuvre : les arbres publics en ligne sur Geneanet vont être ajoutés sur d'Ancestry d'après ce tweet de Chroniques92...
8 De Guillaume - 08/03/2022, 13:50
De même les arbres en ligne de Filae se voient intégrés sur MyHeritage avec une possiblité d'Opt-out comme nous le narre la RFG